Les aliments interdits : quand la frustration mène aux compulsions alimentaires

La tyrannie des aliments interdits

Imaginez votre alimentation comme un jardin. Les aliments "interdits" sont comme ces fleurs sauvages que vous tentez désespérément d'arracher. Mais plus vous les combattez, plus elles semblent proliférer.

Ces restrictions que nous nous imposons, souvent au nom de la santé ou de la minceur, peuvent en réalité avoir l'effet inverse. Elles créent un terrain fertile pour les compulsions, transformant de simples envies en obsessions incontrôlables.

En effet, quand nous nous privons, notre corps entre en mode "survie". C'est comme si nous lui annoncions une mini-famine. Sa réaction ? Déclencher des envies intenses. Ce n'est pas un manque de volonté, c'est de la biologie pure !

Ce qui se cache derrière les aliments interdits

À l’origine d'aliments interdits, se trouve “la restriction cognitive”.

La restriction cognitive c’est comme avoir un policier dans le mental qui surveille constamment ce que vous mangez en créant des règles rigides sur ce qui est "permis" ou "interdit”. Et cette restriction est bien souvent étroitement liée à des distorsions cognitives : des pensées automatiques qui vont venir influencer le comportement alimentaire.

Et ces distorsions cognitives ne naissent pas de nulle part. Elles sont le fruit d'apprentissages, d'informations reçues ou d'expériences passées.
Par exemple :

- Peut-être avez-vous lu que le sucre était "mauvais pour la santé" ?
- Ou on vous a dit que les graisses faisaient forcément grossir ?
- Ou encore, vous associez certains aliments à une perte de contrôle passée ?

👉 Ces informations, qu'elles soient fondées ou non, peuvent s'ancrer profondément dans notre esprit et influencer la manière de penser et par ricochet le comportement alimentaire.

Pour identifier vos propres pensées automatiques, je vous invite à réfléchir à ces phrases à compléter :

👉 Je catégorise un aliment comme “interdit” quand …
👉 Face à certains aliments, je me sens …
👉 Quand je vois certains aliments, je pense automatiquement que …
👉 Mon rapport à l’alimentation me rappelle …

Pour chacune de ces pensées, demandez-vous s'il s'agit d'un fait ou d'une opinion. Quelle preuve y a-t-il que cette pensée est vraie ? Comment pourriez-vous vous laisser convaincre que cette pensée n'est pas tout à fait vraie ?

🧠 En questionnant nos pensées de cette façon, on commence à les remettre en perspective. C'est comme si on nettoyait les lunettes à travers lesquelles on voit la nourriture.
Petit à petit, on peut ainsi assouplir ces règles rigides imposées et retrouver une relation plus souple avec la nourriture.

Vers une relation apaisée avec la nourriture

Reconstruire une relation apaisée avec l'alimentation, c'est comme apprendre à danser. 💃

Il faut du temps, de la patience, et parfois quelques faux pas.

Voici quelques idées de pas pour commencer :

1️⃣- L'autorisation progressive : commencez par réintroduire un aliment "interdit" à la maison. C'est normal d'avoir peur de le manger en mode compulsion, mais rappelez-vous : cette peur fait partie du processus. Si cela arrive, ce n'est pas un échec, c'est une opportunité d'apprentissage. L'objectif est que peu à peu cet aliment ne soit pas déclencheur d’émotion désagréable et qu’il reprenne sa juste place, celle “d’aliment”.

2️⃣- Le questionnement des pensées : Quand vous entendez cette petite voix critique qui juge vos choix alimentaires, prenez une pause. Demandez-vous : "Cette pensée est-elle vraiment vraie ? D'où vient-elle ?". En examinant ces pensées, vous commencez à reprendre le pouvoir sur votre dialogue intérieur.

3️⃣- La déculpabilisation : Rappelez-vous, manger n'est pas un acte moral. Un aliment ne vous rend ni "bon" ni "mauvais". Chaque fois que vous vous surprenez à juger vos choix alimentaires, respirez profondément et rappelez-vous que la nourriture est simplement... de la nourriture. Elle n'a pas le pouvoir de définir votre valeur en tant que personne.

4️⃣- Reconnecter vous au plaisir de manger : apporter de la conscience sur la saveur, la texture, le frétillement des papilles quand vous mangez un aliment, afin de le savourer, pleinement. Plus nous retirons du plaisir en mangeant, moins nous avons besoin d'une grande quantité de cet aliment.

👉Avoir moins d'aliments "interdits" ne signifie pas perdre le contrôle. Au contraire, c'est reprendre les rênes sur vos pensées. Sans nous en rendre compte, ces pensées restrictives nous contrôlent souvent. En les remettant en question et en changeant notre état d'esprit, nous reprenons le lead sur le mental pour être davantage connecté au corps.

Tout cela est un voyage. Soyez patient avec vous même et célébrez chaque pas 😊

🙋🏼‍♀️ Laëtitia, votre alliée pour retrouver le plaisir de manger de manière décomplexée